jeudi 24 mai 2018

Ecrit au scalpel

Le service de santé des armées ne compte pas pléthore de livres sur ce qui s'y passe, mais compte
déjà dans ses rangs une infirmière, poète et auteure de livres à ses heures, et aussi sophorologue bien installée dans le top des référentiels.
Son dernier opus, qui rentre le plus dans le vif du sujet, est un croisement entre Mash et la série urgences, avec une lecture à haute voix de la page faits divers du Parisien, mais aussi des lignes de patriotisme fervent.
Ici, pas de VAB qui explosent sous les IED, mais, en quelque sorte, le service après-vente, puisque l'infirmière, Jul, a passé une partie de sa vie en psychiaitrie, un des endroits où se traite le mal. Si les IED n'explosent pans dans les pages de ce livre, comme dans la société, on y trouve de la misère humaine, de la misère morale, et comme elle l'écrirait sans doute, de la grosse connerie et même de la franche faute professionnelle (je laisse les lecteurs découvrir le spectre, plutôt large, et plutôt inquiétant). Fatalement, au passage, quelques mythes tombent, piteusement, même si, évidemment, il faut bien se garder de généraliser, et l'infirmière cite suffisamment de détails pour éviter de tomber dans ce piège. A les lire avec une certaine récurrence sous sa plume, on pourrait néanmoins s'interroger sur l'existence de filtres dans la gestion des RH, pour éviter cette avalanches de situations.
Pour avoir cotoyé le SSA sur le terrain, j'en connais la capacité à tenir la pression, en opérations. Et Comme Jul le résume elle-même : "l'armée, c'est ça. On peut râler. On peut bosser dans la merde. On n'est qu'un seul homme aux 1000 bras qui propulse d'un seul rythme cardiaque la troupe vers l'avant". Un livre généreux, franco de port, bien écrit, bref, à lire.

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