vendredi 24 novembre 2017

RTD : de Charybe en Sylla ?

A chaque jour qui passe, Volvo peut se poser des questions sur sa décision d'avoir finalement gardé sa
filiale française (VGGS, groupe RTD). Car cette dernière n'est pas arrivée première, mais... troisième sur la compétition VBMR, devant Inéo, qui n'est pas un spécialiste des blindés, et proposait une solution étrangère.
Un tel classement interroge, puisqu'à priori, ce marché présenté comme "stratégique" a dû mobiliser les forces vives de la société. Un produit est noté sur sa qualité, mais aussi son coût (on ignore le partage de la note sur le VBMR) mais donc le mix de RTD n'a pas convaincu les juges de la DGA.
On l'a rappelé hier, la situation sur le front des programmes destinés au COS (PLFS et VLFS) n'est pas très brillant non plus, et va désormais vite devoir se décanter, sur fond d'inquiétudes persistantes. Des points de non-retour... ou de remise à plats sont en vue. Le contrat PLFS-VLFS n'était pas, là non plus, à classer dans les petites affaires, à la fois au vu de la facture -il aurait sans doute mérité plus d'attentions-, et de l'importance des véhicules pour les personnels du COS.
Sans doute de quoi alimenter la conversation en tête à tête qu'ont eue la ministre et le GCOS cette semaine.
Autre affaire sur laquelle RTD doit convaincre, le VTLP-NP, un véhicule dont le calendrier s'est apparemment étiré (a posteriori, quelques points de ce programme peuvent interroger). Alors même que ce véhicule n'est pas très différent de celui qui sort de l'usine thaïlandaise. Au point qu'une remise à plat reste toujours possible, autour d'un modèle qui cause moins de maux de tête -le Masstech passe le cap des 150 véhicules livrés-.
Additionnées, ces affaires représentent des centaines de millions d'euros pour RTD. Le VBMR a été perdu en première instance -reste une éventuelle contestation devant le tribunal administratif, qui serait désastreuse en termes d'image-, et les deux autres gros dossiers suivants peuvent être perdus, faute de résultats, ou singulièrement réduits. La valeur de VGGS en perdrait sans doute quelques euros, mais je ne suis pas spécialiste des évaluations.
La discussion entre la ministre des armées, et le PDG de Volvo, attendu en milieu de semaine prochaine à Paris, risque de ne pas manquer de sujets.

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.