mercredi 10 août 2011

Suspicion de tir fratricide en Bedraou

Erreur(s) de tir ou pas ? C’est ce que doit maintenant établir une enquête diligentée par un colonel du NCC, à Kaboul, pour comprendre les conditions exactes de la mort de deux légionnaires, et les blessures par balles et ou éclats infligées dimanche à quatre autres (un cinquième, un infirmier, s’est fait une entorse en allant chercher des blessés). Les résultats de l’enquête doivent tomber d’ici la fin de la semaine prochaine, assure-ton à Paris.
Tout est parti du débriefing de l’opération, qui a fait naître des doutes sérieux. Dès lors, il n’était plus exclu que les pertes, tout ou partie, soiet dues à un tir ami, non encore précisé dans sa nature.
Voici ce qui semble, pour l'instant, clairement établi.
L’opération White Stork III, qui mobilise 400 soldats français, a commencé, ce dimanche, du COP52, vers quatre heures et demie du matin. Comme de raison, les appuis (un AMX10RCR, un VBCI et deux VAB T20-13) sont placés en hauteur, tandis que deux groupes de fantassins, du BG Quinze-Deux (Bleu), et du 2e REP (Rouge), descendent vers le wadi, pour rejoindre le village qu’ils doivent fouiller.
La fouille cesse vers 9h25, quand les insurgés attaquent. Bleu est alors positionné au nord, et Rouge, au sud. Bleu se désengage : c’est alors, au moment qu’il se range en position de recueil, que des tirs sont enregistrés dans son dos.
Trois blessés tombent au nord, un au sud. Décision est alors prise de créer un nid de blessés, pour stocker le plus en sécurité les soldats touchés. Pendant que les blessés sont descendus du nord, un des blessés -le caporal d'origine népalaise semble-t-il- meurt. Et pendant que les soldats vont chercher les blessés du sud, un mort -le légionnaire d'origine sud-africaine- et un blessé sont encore enregistrés dans les rangs français.
Deux blessés de catégorie A ont été évacués vers Paris (leur pronostic vital ne serait pas engagé toutefois). Les trois autres sont soignés sur le théâtre et doivent rapidement reprendre leur place indique-t-on.
A ce stade, il n'a guère plus de certitudes. Clairement établies, en tout cas.