mardi 22 mars 2011

Les ravitos du "Bretagne" les plus engagés (actualisé)

Un C-135FR du Bretagne avec ses Mirage 2000N (crédit : Jean-Marc Tanguy).

Solides quadragénaires, "soutiers" de toutes les missions (1), les ravitailleurs C-135FR des forces aériennes stratégiques (FAS) sont aujourd'hui les aéronefs français les plus engagés dans l'opération Harmattan -ils sont aussi les aéronefs les plus vieux de nos forces aériennes-. Depuis le début de cette dernière, le GRV "Bretagne" engage six ravitailleurs chaque jour, ce qui représente 50% de la flotte totale.
Aucun type d'aéronef ne connaît un tel engagement. Le Caracal arrive bon deuxième, avec 1/3 de la flotte totale (la moitié si on intègre l'engin basé à Kaboul...).
N'oublions pas que la flotte de C-135FR compte également d'autres engagements : celui, historique, de la dissuasion nucléaire, mais aussi, des opex. Un appareil est également déployé au Tchad, et un autre aux EAU, pour appuyer les opérations en Afghanistan.
Etant donné la disponibilité parfois chaotique de la flotte, on peut mesurer l'effort ainsi consenti par les FAS : on peut même estimer que six appareils constituent le plafond d'engagement des FAS. Il ne faut même pas exclure que ces dernières aient dû, pour tenir un tel niveau, "dépoiler" les opex, et réduire à la portion congrue le versant historique de leur mission.
Harmattan rappelle la nécessité de disposer de ravitailleurs pour les opérations aériennes modernes. Gageons que personne ne l'oubliera, quand il s'agira de hiérarchiser les priorités budgétaires à venir, et que, tout espoir est permis, le programme MRTT sera (enfin) lancé (2).

(1) symptomatique de l'anonymat dans lequel sont plongés ces avions pourtant essentiels, je n'ai vu aucun C-135FR dans les photos que la Défense envoie chaque jour à la presse. D'où la photo d'archives qui illustre ce post...
(2) Un des plus belles hypocrisies que j'ai entendu ces derniers mois déplorait que les Américains n'achetaient pas les MRTT d'Airbus, des MRTT que nous-mêmes n'avions pas jugé prioritaires dans nos propres acquisitions.