dimanche 28 novembre 2010

Un Rafale perdu au large du Pakistan (actualisé)

Le M18, en 2008, avant l'interruption du porte-avions. (archives Marine Nationale / SM Falempin).

Ce dimanche, un pilote de Rafale Marine de la flottille 12F a dû s'éjecter de son appareil à 100 km au large du Pakistan. C'est le ministère de la Défense qui vient de l'annoncer. On ignore encore les causes de la perte de l'avion, un des 10 de ce type qu'embarquait le PACDG.
Le Rafale M18 avait été catapulté normalement, et se dirigeait vers le Pakistan avec son SEM quand la patrouille mixte a rebroussé chemin vers le porte-avions. Pour une raison non encore communiquée, le Rafale n'a pu apponter, et s'est écrasé en mer.
Le pilote, récupéré par un des Pedro du bord est "indemne". Une telle récupération, à proximité du porte-avions est évidemment une situation idéale : cela aurait été beaucoup plus compliqué si l'avion s'était écrasé dans les zones tribales du Pakistan. Ou en zone insurgée, dans le sud afghan.
C'est le premier Rafale perdu en opérations, et le premier de type F3. On ignore dans quelle configuration était celui-ci. Un Rafale peut emporter une nacelle de reconnaissance Reco-NG, ainsi que des armements guidés (GBU-12, AASM). Selon l'EMA, l'avion avait un chargement de bombes, mais sans plus de détail à ce stade.
Officiellement en tout cas, les Rafale Marine ne sont pas cloués au sol. Ceux de l'armée de l'air basés aux EAU ont effectué "normalement leurs missions" affirme l'EMA.
Ceux du PACDG ne devaient pas voler demain : c'est un "no-fly day".
La récupération de l'épave du Rafale s'avèrera particulièrement ardue : les fonds, à cet endroit, descendent jusqu'à 2.500-3.000 mètres. Il semble cependant difficile de laisser à la portée des curieux le dernier né des chasseurs français, du type qui emporte l'armement nucléaire. La Marine avait déjà récupéré des épaves par grand fond, mais c'était au large des côtes françaises.
Deux Rafale Marine avaient été perdus avec l'un des pilotes (1) lors d'une collision, le 24 septembre 2009. Un Rafale Air du 1.7 Provence s'était écrasé, en décembre 2007, tuant son pilote, le capitaine Emmanuel "Bouba" Moriuser.
Le groupe aéronaval limitera son activité "à un mois" au large de l'Afghanistan apprend-on par ailleurs, soit une réduction d'une dizaine de jours par rapport aux prévisions initiales (43 jours). Une "vingtaine" de sorties ont été réalisées affirme-t-on aussi, depuis la reprise des opérations, jeudi, comme ce blog l'a annoncé.
Le Rafale est engagé dans la zone afghane depuis 2001 par la marine, et depuis 2007 par l'armée de l'Air, à Douchanbe puis Kandahar. Un déploiement de Rafale Air est d'ailleurs envisagé pour l'été 2011. Depuis le mois d'octobre, trois Rafale Air sont déployés en permanence aux EAU, sur la base aérienne 104, au sein de l'escadron 3.30 Lorraine.
Cet aéronef est le deuxième perdu par l'aviation française en Afghanistan depuis le début de cet engagement en 2001, après le crash d'une Gazelle, en Kapisa, le 3 novembre dernier.

(1) le CF François "Duf" Duflot : on peut consulter sa biographie ici.