vendredi 25 décembre 2009

L'Airbus de Marignane (2e partie) : l'attente

Depuis le début de la crise, ce 24 décembre 1994, tous les présents ont ralllié la base du GIGN. Déjà Roland Montins, le chef de la première alerte a réparti les rôles sur l'avion. Qui ouvrira les portes, qui entrera directement derrière. Mais pour l'instant, il faut attendre. S'il fallait intervenir à Alger, on a même prévu de générer une bulle autour de l'avion, avec le 1er RPIMa. Avec l'effectif d'alors (3 groupes), le GIGN est incapable de le faire lui-même.
Il doit avant tout anticiper. On va donc prépositionner des éléments à Palma de Majorque, à seulement une heure d'avion d'Alger. Déjà à Roissy, on a réservé un A300 de série identique à celui d'Air France, pour convoyer le GIGN sur le lieu d'intervention. Pendant le vol, les gendarmes pourront achever de se familiariser avec ce type précis.
"Vu que j’étais l’initiateur, raconte Roland Montins, j’ai toujours été précurseur, ensuite. Je suis parti dans un Falcon 20 avec le commandant Favier, les négociateurs et le commandant du GSIGN, le colonel Janvier, pour Palma de Majorque. Là un Airbus identique à celui qui avait été détourné nous a rejoint (avec 36 gendarmes, ndlr), et on s’est entraîné toute la journée du dimanche à l’investir. Avant de rallier Marignane (vers 21h30, ndlr) : les aiguilleurs du ciel ont été un peu surpris quand ils ont vu nos gueules enfarinées, nos armes… (rires). Puis l’Airbus détourné est arrivé vers 3 heures du matin, allant directement au milieu de notre nasse."
En fait, dès le samedi après-midi, vers 17 heures, la possibilité de voir l'Airbus d'Alger partir pour la France s'est fait jour. Le Mystère 20 de l'armée de l'Air part pour le sud de la France. Deux otages ont été abattus, à Alger. La pression s'accentue.

(A SUIVRE)