jeudi 28 mai 2009

1995 : quand les hélicoptères reviennent

Suite de notre série sur les 75 ans de l'armée de l'Air, un compte à rebours qui nous amènera jusqu'au début juillet, date retenue par les aviateurs pour souffler leurs bougies.

1995 est une année fondatrice pour les hélicoptéristes français, quoiqu'elle ne figure dans aucune chronologie officielle. Cette année-là, le nouveau CEMAA, le général Jean Rannou décide de spécialiser son parc d'hélicoptères, jusqu'alors essentiellement tourné vers le transport d'autorités, et dans une certaine mesure, vers la Search and Rescue (SAR), en mer, mais pas seulement.
Jean Rannou décide de spécialiser deux unités, soit moins d'une vingtaine d'hélicoptères (sur un peu moins de 100, à l'époque) dans deux missions qui perdurent aujourd'hui : la SAR de combat, codifiée "resco" pour récupération et sauvetage au combat, et les MASA, pour mesures actives de sûreté aérienne.
La Resco se développe depuis déjà un an en Italie, à Brindisi , sous l'impulsion des forces spéciales américaines. C'est l'EH 1.67 "Pyrénées" qui va bientôt détenir le monopole de la mission, y compris dans un cadre interarmées (à partir de 2000).
Les MASA décollent, elles, sous l'impulsion de l'EH 3.67 "Parisis" de Villacoublay. Une systématisation de mesures jusqu'alors éparses, qui avaient été initiées en 1988, après les survols de Paris par le "Baron noir" et pour les J.O d'Albertville (à l'époque sur Puma).
En quelques mois, des doctrines d'emploi sont mises sur pied, des aéronefs sont réservés.
Et dans les deux cas, les hélicoptéristes développent des partenariats avec les commandos parachutistes de l'Air (CPA) : le CPA20 de Villacoublay fournit des snipers pour les Fennec du Parisis, le 30 alimente le Pyrénées en groupes de récupération au sol.
Le développement des ces missions est aussi celle des CPA. Les savoir-faire resco, étendus au sein de tous les CPA, puis élargis dans leur champ à la personnal recovery (PR) permettent à l'EH d'aligner les opex : Bosnie, Kosovo, République démocratique du Congo sur Puma, puis Liban et Afghanistan, sur Caracal.
Ainsi que le Tchad, la Côte d'Ivoire et Haïti, sous mandat COS.
"Combattre et sauver", un retour aux sources, pour les descendants de Santini et Brunet, qui demeurent de grands noms de l'aérocombat français : deux aviateurs.