jeudi 23 avril 2009

Le Caracal relance


L’encre du contrat doit sécher encore un peu. Dans quelques jours, la Défense officialisera la commande, comme prévu, de cinq Caracal à Eurocopter, dans le cadre de sa contribution au plan de relance. Elle intervient après celle du 3e BPC, officialisé en grande pompe par Hervé Morin et Patrick Devedjian, la semaine dernière. Et d’un supplément de commande de PVP (petits véhicules protégé) à Panhard Défense, qu’Hervé Morin avait visitée en décembre dernier.
Les cinq appareils seraient tous destinés à l’armée de l’Air. En décembre, Hervé Morin avait évoqué une double destination : le GAM-56 « Vaucluse », qui remplacerait ainsi des trois AS532UL Cougar, reçus à la fin des années 80 –ce sont donc des appareils jeunes qui devraient avoir une deuxième vie dans les armées, qui manque cruellement d’hélicoptère de manœuvre- et à l’EH 1.67 « Pyrénées ». Cette unité opère déjà six Caracal, principalement dans le cadre de la mission Resco, avec un droit de tirage théorique du commandement des opérations spéciales, pour deux appareils. Le détachement ALAT des opérations spéciales (DAOS) emploie pour sa part huit exemplaires.
Le Caracal a déjà été déployé au Liban en 2006 (opération Baliste – évacuation de ressortissants européens), au Tchad, dans le cadre de l’Eufor et d’Epervier (évacuation de ressortissants) en 2007-2008. Pour la première fois, au Tchad, DAOS et Pyrénées avaient déployé ensemble le Caracal, dans un mandat au profit du COS (cf notre série dans RAIDS de juin à septembre 2008).
Le Caracal a aussi été déployé en Afghanistan, depuis décembre 2007. Trois Caracal du Pyrénées y sont actuellement déployés, dont deux opérés par le DAOS, et un troisième par le Pyrénées.
Cet engin a notamment contribué à localiser une otage allemande et récupérer sept blessés italiens, en août 2007. Un an plus tard, deux appareils du Pyrénées récupéraient, sous le feu, les blessés de l’embuscade d’Uzbeen, tout en infiltrant des renforts et 3,3 tonnes de munitions.
Cette dernière mission, peu médiatisée en France à l’époque, devrait valoir aux navigants de l’escadron des décorations jusqu’alors très rarement décernées à des hélicoptéristes.
Un Caracal est aussi déployé à Lanvéoc Poulmic depuis le début de l’année, pour tenir le contrat Secmar (sauvetage en haute mer). Les deux machines supplémentaires devraient permettre au Pyrénées de mieux tenir ses différents contrats opérationnels.

Notre photo (crédit JMT) : le Caracal ici dans sa configuration lourde, avec perche de ravitaillement. Le premier pilote du "Pyrénées" vient d'être qualifié à cette procédure, sur HH-60, aux Etats-Unis (voir notre post précédent).